Au regard des tensions d’approvisionnement en Corgard 80 mg (nadolol) : ce médicament doit être réservé aux patients chez lesquels ce médicament ne peut être ni substitué, ni arrêté sans risque vital.
Cela concerne les patients atteints de troubles du rythme d’origine génétique :
- Le syndrome du QT long congénital
- La tachycardie ventriculaire polymorphe catécholaminergique.
Pour les autres indications, un traitement alternatif sera prescrit aux patients pour poursuivre leur prise en charge. Les stocks des alternatives sont disponibles en quantité suffisante.
Consulter l’actualité de l’ANSM avec les informations pour (i) les cardiologues de ville, médecins généralistes, (ii) les patients, (iii) les pharmaciens :
Un protocole spécifique est mis en place à l’attention des professionnels de santé afin de permettre à ces patients de disposer de leur traitement par Corgard malgré les tensions d’approvisionnement actuelles :
ORGANISATION
A la demande de l’ANSM, le laboratoire Cheplapharm réserve le stock de Corgard 80 mg aux patients atteints d’un syndrome du QT long congénital (SQTL) ou d’une tachycardie ventriculaire polymorphe catécholaminergique (TVPC).
1) Contact et information des patients
Le pharmacien doit contacter (i) le cardiologue ou le médecin généraliste afin qu’il se mette en lien avec le patient, ainsi que (ii) le patient pour l’informer de la situation et de la conduite à tenir en fonction de sa pathologie.
Dans les indications pour lesquelles ce médicament ne peut être ni substitué, ni arrêté sans risque vital (SQTL ou TVPC) : orienter le patient vers un centre de référence ou de compétence maladies rares spécialisé dans les troubles du rythme cardiaque héréditaires ou rare (CRMR/CCMR) pour continuer à bénéficier du Corgard => suite de la procédure ci-dessous
Autres indications (dont hypertension artérielle) : orienter le patient vers le médecin généraliste ou le cardiologue pour changer de traitement. Les stocks des autres traitements sont disponibles en quantité suffisante.
Afin d’orienter le patient, le pharmacien lui demandera s’il est suivi dans un CRMR/CCMR pour une pathologie SQTL ou TVPC.
2) Prescription
Pour les patients atteints de SQTL ou de TVPC, les dispensations de Corgard 80 mg seront réalisées uniquement sur présentation d’une ordonnance émise par un centre de référence ou de compétence maladies rares spécialisé dans les troubles du rythme cardiaque héréditaires ou rares.
Les ordonnances venant de cardiologues non rattachés à des CRMR/CCMR ou de médecins généralistes ne pourront pas être prises en compte, pour des raisons de contingentement strict.
– Le patient contacte son CRMR/CCMR pour bénéficier de la procédure de contingentement spécifique.
– Le CRMR/CCMR adresse une ordonnance au patient suivi ou orienté vers ce centre pour attester que celui-ci relève bien d’une des deux indications mentionnées ci-dessus, et indique la posologie et la durée de traitement.
A noter : initiations de traitement par Corgard 80 mg possibles lors du diagnostic de ces 2 pathologies.
3) Commande et délivrance par les pharmacies d’officine (ou les PUI si le patient est hospitalisé)
Le patient se rend dans sa pharmacie et remet son ordonnance avec la mention « indication prioritaire » et l’identification « centre expert CRMR/CCMR Cardiogen » / responsable du centre.
Le pharmacien commande le traitement pour 3 mois auprès du laboratoire Cheplapharm.
Afin d’obtenir le nombre de boîtes nécessaires pour chaque patient, le pharmacien doit transmettre au laboratoire le formulaire spécifique complété (annexe II) à partir des informations figurant sur l’ordonnance : initiales du patient, posologie, adresse du CRMR/CCMR, nom du prescripteur.
Le laboratoire adresse à la pharmacie le nombre de boîtes nécessaires pour ce patient (traitement équivalent à 3 mois). Le pharmacien ne délivre qu’un mois et lui réserve les autres boîtes pour les dispensations suivantes.
Au vu des stocks disponibles très limités, il est indispensable que les boîtes de Corgard ne soient délivrées qu’aux patients dont l’ordonnance émane d’un CRMR/CCMR.
Le pharmacien et le laboratoire conservent les éléments transmis pour assurer la traçabilité des délivrances aux patients.